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— Florita, je ne sais que faire. Pour lequel de ces trois gredins de présidents dois-je prendre parti ?

— Cousin, vous n’avez pas le choix. Puisqu’ici on reconnaît Orbegoso, il vous faut marcher sous ses bannières et le commandement de Nieto.

— Voilà justement ce qui me fait enrager. Ce Nieto est un âne, présomptueux comme tous les sots et qui se laissera gouverner par cet avocassier Baldivia ; tandis que, du côté de Bermudez, il y a quelques soldats avec lesquels je pourrais marcher.

— Soit ; mais Bermudez est à Lima et vous êtes à Aréquipa. Si vous refusez de marcher avec ceux-ci, ils vont vous destituer, vous rançonner et vous vexer en tout.

— Voilà ce que je crains. Que pense don Pio sur la durée de ce gouvernement ? Je ne lui dis rien parce qu’il m’a menti tant de fois que je ne crois plus à aucune de ses paroles.

— Au moins, cousin, vous croyez à ses actes : ce qui doit vous déterminer, c’est que don Pio accorde assez de durée à ce gouvernement pour lui offrir de l’argent. Demain, il ira porter 4, 000 piastres à Nieto.