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agents de l’autorité pour faire cesser le scandale ; c’est dans ce but qu’ont été organisées les Sociétés protectrices des animaux, dont la première fut créée à Paris, et dont les membres ont pour mission de stimuler le zèle des personnes chargées de constater les contraventions.

En Angleterre, aux États-Unis, ces Sociétés sont plus nombreuses qu’en France : espérons qu’avec le temps nous verrons augmenter ces sortes d’Associations dans notre pays qui a toujours donné l’exemple des idées généreuses.

Les Sociétés protectrices des animaux rendent d’utiles services ; non seulement elles obéissent à un sentiment respectable, puisqu’elles parlent pour ces êtres qui ne peuvent parler eux-mêmes, mais elles servent aussi l’intérêt privé, puisque les animaux domestiques seront toujours la première richesse du cultivateur, et qu’il importe de ne pas abréger par des brutalités la durée de leur existence : ces Sociétés ont, par cela même, droit à la sympathie de tous les hommes de cœur et l’autorité publique a le devoir de leur prêter son concours.

§ II. — Protection des oiseaux insectivores.

Pour être complètement étudiée, la question relative à la protection accordée par la loi aux animaux doit être envisagée sous un autre point de vue : L’intérêt de l’agriculture.

Les naturalistes nous apprennent que c’est par milliers qu’il faut compter les espèces d’insectes nuisibles ; ces animaux, dont la fécondité est vraiment effrayante, vivent tous aux dépens du régime végétal, et détruisent non seulement les productions alimentaires, mais encore les arbres fruitiers et les bois des forêts.

Rien ne résiste aux ravages de ces parasites : l’olivier est attaqué par une mouche qui, munie d’une pointe fine, pique le fruit et y introduit un œuf ; de cet œuf sort une larve qui pénètre dans la chair jusqu’au noyau et finit par ronger l’olive ; les scolytes détruisent l’écorce de l’orme et du frêne : après avoir perforé l’épiderme de l’arbre, ces xylophages s’enfoncent à travers les couches corticales jusqu’à l’aubier et y creusent une galerie où ils déposent leurs œufs ; l’orme, le frêne et autres arbres de la même famille ne tardent pas à dépérir et leur fin prochaine s’annonce par des taches noirâtres qui se montrent sur la sur-