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FABLE VII.

LE LIÈVRE, SES AMIS ET LES DEUX CHEVREUILS.


U

n lièvre de bon caractère

Voulait avoir beaucoup d’amis.
Beaucoup ! me direz-vous, c’est
une grande affaire ;
Beaucoup ! me direz-vous, c’estUn seul est rare en ce pays.
J’en conviens ; mais mon lièvre avait cette marotte,
Et ne savait pas qu’Aristote
Disait aux jeunes Grecs à son école admis :
Mes amis, il n’est point d’amis.
Sans cesse il s’occupait d’obliger et de plaire ;
S’il passait un lapin, d’un air doux et civil,
Vite il courait à lui : Mon cousin, disait-il,
J’ai du beau serpolet tout près de ma tanière ;
De déjeuner chez moi faites-moi la faveur.