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livre iii.

À force d’entendre ces mots,
Les retint, et les dit pendant tout le voyage.
Le navire égaré voguait au gré des flots,
Quand un calme plat vous l’arrête.
Les vivres tiraient à leur fin ;
Point de terre voisine, et bientôt plus de pain.
Chacun des passagers s’attriste, s’inquiète ;
Notre capitaine se tait.
Cela ne sera rien, criait le perroquet.
Le calme continue ; on vit vaille qui vaille ;
Il ne reste plus de volaille ;
On mange les oiseaux, triste et dernier moyen !
Perruches, cardinaux, catakois, tout y passe ;
Le perroquet, la tête basse,
Disait plus doucement : Cela ne sera rien.
Il pouvait encor fuir : sa cage était trouée ;
Il attendit, il fut étranglé bel et bien,
Et, mourant, il criait d’une voix enrouée :
Cela… Cela ne sera rien.