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Je pris le parti de réduire ma comédie à un acte, pour éviter toutes les situations qui se trouvent dans les Ménechmes. J’observai scrupuleusement de couper toutes les scènes qui pouvaient ressembler à celles de Regnard ; et cela n’a pas empêché de dire que j’avais copié les Ménechmes.

Ce n’est pas là le défaut de cette petite comédie, qui pèche plutôt par le manque d’intrigue. Comme ce reproche est grave, je ne veux point en trop parler. D’ailleurs, de toutes mes pièces, celle des Jumeaux de Bergame a le plus réussi ; et je n’ai garde d’appeler du jugement du public.

C’est à ce court recueil que je borne ma carrière dramatique : je la trouve trop difficile pour mon faible talent. J’ai fait de mon mieux : je n’ai pas trop bien fait ; c’est une raison de plus pour me reposer. Je me suis hasardé sur une mer orageuse avec une petite nacelle ; c’est une imprudence. Heureusement ma nacelle, après deux ou trois coups de vent, est rentrée saine et sauve dans le port ; j’en remercie le ciel, et je n’ai rien de mieux à faire que d’offrir mon petit bateau en actions de grâces au dieu qui m’a sauvé : ce dieu est le public ; ce recueil est ma nacelle.