Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/8

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tonné jusqu’au menton et qui passait pour avoir de très grands moyens. Je ne l’ai jamais vu ouvrir la bouche.

Dans cet austère milieu, le jeune Adoré croissait chaque jour en force et en sagesse. Mais il vaut mieux glisser sur ces années ingénues, émaillées de mille délicieuses petites folâtreries enfantines. Toutes les mères me comprendront.

C’est en 1873 que je retrouvai notre ami au Lycée de Lons-le-Saulnier. Ah ! le cher Adoré ! Je le vois encore. Joufflu comme un chérubin et rose comme une pomme d’api, avec un nez en pied de marmite, de gros yeux ronds à fleur de tête et un ventre rondelet qui déjà s’annonçait comme devant bedonner un jour, il avait l’air d’une lune en son plein, joviale et tout à fait bonne fille. On ne peut pas dire qu’il eût de grands succès dans ses classes. S’il avait voulu, il est évident que personne ne l’aurait surpassé,