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jours quelqu’un qui le représente, et n’a pas toujours un Voltaire.

Je reviendrai tout à l’heure sur Leibnitz et sur Stenon pour d’autres faits et pour des idées nouvelles. Mais je dois parler ici de Scilla, dont le petit ouvrage sur les corps marins pétrifiés[1] est très-remarquable.

Scilla n’était pas naturaliste, mais il était peintre : il avait des yeux exercés ; il voyait bien, et, ce qu’il ne faut pas compter pour peu quand il s’agit de juger sainement des choses, ayant commencé par l’étude des faits, il jugeait les livres par les faits, et non les faits par les livres.

Voyageant un jour en Calabre, il eut occasion de voir, près de Reggio, une montagne de coquilles fossiles. Tandis qu’il admirait, avec surprise, cette masse énorme de corps marins, et qu’il se perdait en réflexions sur la cause qui avait pu les amener là, il lui passa par l’esprit de demander aux habitants du lieu

  1. La vana speculazione disingannata dal senso : lettera risponsiva circa i corpi marini che petrificati si ritrovano in varii luoghi terrestri. 1670.