Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 47 —

Ce qui rend difficile de marquer le terme où finit chaque âge, c’est qu’il n’y a point de repos, d’arrêt entre l’un et l’autre. Le passage de l’un à l’autre se fait par un progrès insensible. Vous regardez cette plante qui pousse, et vous voudriez la voir croître. Le mouvement est d’une continuité si parfaite, qu’il vous échappe. Laissez la plante pour quelques instants : quand vous reviendrez, vous la trouverez fort accrue.

On a comparé bien souvent la vie à un fleuve, parce qu’en effet nos années se suivent et s’écoulent comme les ondes. Un flux sans reflux nous emporte. « On ne jette point l’ancre dans le fleuve de la vie, » a dit, d’une manière très-fine et avec un sens très-profond. Bernardin de Saint-Pierre.

Les anciens divisaient la vie par septénaires. C’était une suite de la fameuse doctrine des crises, où tout se réglait par le nombre sept.

Cette doctrine des crises était elle-même la suite d’une doctrine plus vieille encore : celle des nombres. L’idée absurde de l’efficacité