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mie est dans l’appareil même de la respiration, en un mot, que c’est là l’origine première, le point de départ de la vieillesse. »

Je ne puis admettre cette opinion.

La vieillesse ne part pas d’un organe. Ce n’est point un phénomène local, c’est un phénomène général. Tous nos organes vieillissent. Il y a plus : ce n’est pas toujours sur le même organe que se font sentir les premiers effets de la vieillesse ; c’est tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, selon la constitution individuelle. Ce qui est certain, c’est que le poumon est un des organes les plus importants, un de ceux dont la fonction est le plus immédiatement essentielle à la vie, et que plus un organe est important, plus son affaiblissement influe sur tous les autres.

Je me demande enfin quel est le mécanisme, le mode selon lequel la vieillesse s’opère.

La vie est un mouvement. Le principe de la vie, quelle qu’en soit la nature, est, éminemment et visiblement, un principe d’excitation, d’impulsion, une force motrice. « C’est se faire une idée fausse de la vie, dit G. Cuvier, que de la considérer comme un simple lien qui