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Page:Flourens - Examen du livre de M. Darwin sur l’origine des espèces.djvu/172

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DE LA PRÉEXISTENCE DES GERMES

Quand Leibnitz ne peut résoudre une difficulté, il la tourne. Ne pouvant donc concevoir la formation des êtres, il imagine qu’ils étaient tout formés. Le dernier individu de chaque espèce était contenu en germe dans le premier individu : le dernier animal dans le premier, le dernier homme dans le premier homme. C’était un emboîtement infini de germes.

De Leibnitz, la préexistence passa à Bonnet, de Bonnet elle passa à Haller, qui, d’abord, avait été pour l’épigénèse.

Le dernier partisan de la préexistence des germes a été Cuvier, non qu’il vît de ce côté-là quelque raison bien déterminante, mais parce qu’il avait horreur (c’est le mot dont il s’est servi vingt fois avec moi) de l’épigénèse, cette formation par morceaux d’un organisme clos et un, et que son grand esprit lui démontrait avoir dû être formé d’ensemble.