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DU LIVRE

ger en pommier, un mollusque se changer en insecte, un insecte en oiseau ?

Plus j’y réfléchis, plus je me persuade que M. Darwin confond la variabilité avec la mutabilité. Ce sont deux mots, ou plutôt deux phénomènes qu’on ne peut séparer assez. La variabilité, ce sont les variations, les nuances plus ou moins tranchées, des variétés d’une même espèce : elles sont toutes intrinsèques ; aucune ne sort de l’espèce. La mutabilité, c’est tout autre chose ; c’est le changement radical d’une espèce en une autre, et ce changement radical ne s’est jamais vu.

Linné disait, en parlant des variétés : « Il y a autant de variétés que de végétaux différents, produits par la semence ou la graine d’une même plante ; » et M. Decaisne l’a bien prouvé : il a obtenu autant de variétés qu’il a semé de graines de poirier.


M. Darwin ne connaît point le vrai carac-