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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/103

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PRÉEXISTENCE DES ÊTRES.

spontanée, est aussi celle qui a été la plus vivace. Quand je commençai l’enseignement de la physiologie comparée, au Muséum, je trouvai dans la science ces deux hypothèses : la mutabilité des espèces et la génération spontanée. Je me suis constamment appliqué, dès lors, à les combattre. Elles n’en subsistent pas moins, me dira quelqu’un ; elles subsistaient bien autrement, avant d’avoir été combattues.

Si je voulais suivre l’ordre chronologique des hypothèses sur la formation des êtres, ce serait le moment de parler ici de celle d’Hippocrate : le mélange des liqueurs des deux sexes. Mais c’est un système qui appartient aux physiologistes. Épuisons, d’abord, les hypothèses des philosophes.

De l’antiquité aux temps modernes, la question n’avait pas fait un seul pas. Convaincu de la radicale impuissance de l’esprit humain touchant la formation des êtres, Leibnitz imagina un système d’après lequel les êtres ne se formaient pas : ils étaient formés, tous et tout d’une pièce, depuis le commencement des choses.

Un être vivant, se dit Leibnitz, ne peut être formé que par un miracle. Il y aurait donc miracle à chaque naissance. Il est bien plus simple