certain degré d’humidité et de chaleur réunies, qu’il se développe, qu’il végète.
Tous ces germes sont si petits, que nos sens ne peuvent les apercevoir.
On objectait à Leibnitz cette effroyable petitesse. Si le germe prochain est si petit qu’il n’est pas visible, que doivent être les plus éloignés, les derniers ?
Leibnitz répondait, sans se déconcerter, que la petitesse n’y faisait rien ; l’idée de petitesse et l’idée de grandeur ne sont, disait-il, que des termes relatifs. Une montagne, grande pour nous, est petite par rapport au globe terrestre ; mais qu’est-ce que la terre comparée au soleil ? Celui-ci n’est, à son tour, qu’un point dans l’univers ; et au delà même de cet univers il y a d’autres univers, d’autres espaces dont notre pensée ne pourra jamais saisir les limites. Nous n’avons donc pas l’idée de la grandeur absolue ; nous n’avons pas davantage celle de la petitesse absolue. Divisez la matière tant que vous le voudrez ; ce qui aura été divisé sera encore divisible par la pensée, et divisible à l’infini[1].
- ↑ « L’imagination se lassera plutôt de concevoir que la nature de fournir », a dit Pascal dans cette belle page où