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PRÉEXISTENCE DES ÊTRES.

d’ensemble. Ce qu’il ne pouvait admettre, c’était la formation des êtres parties par parties, fragments par fragments.

J’avoue que, pendant longtemps, j’ai été moi-même très-porté à adopter la théorie de la préexistence. Mes expériences sur le croisement des espèces me semblent prouver qu’elle n’est pas fondée.

J’unis un chacal et une chienne. Il résulte de cette union un être moitié chacal et moitié chien. Cet être, que l’on suppose préexistant, qui aurait dû être tout à fait chien suivant Haller, tout à fait chacal suivant Leibnitz, le voilà mixte, mi-parti, composé de deux moitiés, d’une moitié chacal et d’une moitié chien.

Je prends ce métis et je l’unis avec une chienne ; cette fois le produit ne représente plus qu’un quart de chacal. J’unis encore ce métis (quart de chacal) avec une chienne ; le produit ne représente plus qu’un huitième de chacal[1]. Enfin,

  1. Aux Colonies, le langage rend fidèlement un pareil ordre de faits, considéré dans le croisement des races humaines. Le produit du mulâtre (moitié blanc et moitié noir) avec une blanche ou une négresse est un quarteron ; il n’a qu’un quart de nègre, si l’union s’est faite avec une blanche, et qu’un quart de blanc, si l’union s’est faite avec une négresse Le produit du quarteron, soit avec une blanche, soit avec