verte de crins noirs et d’un poil ou laine rougeâtre ; ce qui en restait était si lourd que dix hommes eurent beaucoup de peine à la transporter. On retira, suivant M. Adams, plus de trente livres pesant de poils et de crins que les ours blancs avaient enfoncés dans le sol humide, en dévorant les chairs. L’animal était mâle ; ses défenses étaient longues de plus de neuf pieds en suivant les courbures, et sa tête, sans les défenses, pesait plus de quatre cents livres.
« M. Adams mit le plus grand soin à recueillir ce qui restait de cet échantillon unique d’une ancienne création ; il racheta ensuite les défenses. L’empereur de Russie, qui a acquis de lui ce précieux monument, l’a fait déposer à l’Académie de Pétersbourg[1]. »
L’époque de ces étonnantes découvertes répond à peu près à celle où commençaient les grands travaux de Cuvier. En l’an IV, et devant l’Institut, réuni pour la première fois en séance publique, il avait lu son premier et célèbre mémoire sur les éléphants fossiles. « Qu’on se demande, disait-il dans ce mémoire, pour-
- ↑ Recherches sur les ossements fossiles, t. II, pag. 131. (Édition de 1834.)