Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

a une intelligence qui se modèle, qui se gradue sur celle de son maître. Le chacal ne nous offre rien de semblable.

Quels sont encore les animaux qui peuvent produire entre eux des métis[1] ?

On n’a pas fait, sur ce sujet, assez d’expériences. Nous savons que le zèbre peut produire avec le cheval et l’âne ; l’âne avec l’hémione. Je suis convaincu que tous les solipèdes pourraient produire ensemble. Nous savons qu’il peut naître un métis de l’union de la brebis et du bouc, ou de l’union du bélier et de la chèvre. Parmi les oiseaux, le serin peut produire avec le chardonneret, le faisan avec la poule ; on a obtenu récemment un produit de l’union du coq avec la pintade.

Je reviens aux produits de l’espèce de l’âne unie à celle du cheval, ou de l’espèce du bouc unie à celle du bélier. Assurément, si la fécondité continue appartenait à ces produits, les preuves en seraient partout. Depuis des siècles, on obtient le métis du cheval et de l’âne ; mais,

  1. Je préfère le mot métis au mot mulet. Je prouverai, par la suite, que le métis est composé moitié d’une espèce et moitié d’une autre ; c’est un animal, pour ainsi dire, mi-parti. Le mot métis a donc un sens physiologique.