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de l’ennemi, obtenu de la sorte sur un point, allait quand même être coûteux et limité. Il devait, sous peine de rester stérile, être immédiatement agrandi et exploité par une action montée en vitesse et avec une certaine puissance, capable ainsi d’utiliser dans le temps et par les moyens préparés à l’avance le désarroi causé dans les organisations de l’ennemi, d’y semer la destruction et d’y répandre le désordre, d’y réaliser au total les bénéfices d’un effort victorieux, mais coûteux. C’était dire que, tout en préparant avec le plus de soins possible le commencement d’une action, le chef d’une troupe importante devait, bien loin de s’arrêter aux premiers résultats tactiques, avoir étudié le développement de l’action, comme aussi avoir préparé les moyens et avancé les éléments qui y seront nécessaires ; à un puissant effort de départ, garantir une continuité certaine sinon par le nombre et la violence des coups, du moins par la rapidité et la précision des nouveaux coups. Seule, l’extension immédiate d’un succès partiel demandée à la continuation de l’attaque et à la répétition précipitée de nouveaux coups, au total une seconde manœuvre tenue en réserve, mais préparée fortement, pouvait empêcher le rétablissement de l’adversaire que facilitait