Page:Focillon - L’Art bouddhique.djvu/149

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et rien de plus [Ce passage est à rapprocher de celui des souvenirs de Kuo-chi sur son père : « Il faut dire que mon père, quand il était jeune, étudiait avec un maître Taoïste, et en conséquence était toujours amené à rejeter ce qui était ancien et à s’attacher à ce qui était nouveau. »]

« La montagne est une chose puissante ; sa forme doit être haute et escarpée, à libres mouvements, comme un homme à l’aise, se dressant avec grandeur, ou s’étalant comme un enfant de fermier, ayant comme un abri au-dessus d’elle, un chariot sous elle ; ayant comme un support au front pour s’incliner et quelque chose derrière pour s’appuyer, et comme contemplant quelque chose qui serait plus bas qu’elle. Tels sont quelques-uns des grands aspects des montagnes.

« ... L’eau est une chose qui vit. Sa forme est profonde et tranquille, ou douce et unie, ou vaste comme un océan, ou pleine comme de la chair, ou cerclée comme des ailes, ou s’élançant et svelte, ou intrépide et violente comme une flèche, riche comme une fontaine qui s’écoule de loin, faisant cascade, tissant des brumes sur le ciel, se précipitant sur la terre où les pêcheurs sont à l’aise. Les gazons et les arbres des rives la regardent avec joie et sont comme de charmantes femmes sous des voiles de brumes, ou quelquefois brillants et éclatants, comme le soleil rayonne sur la vallée. Tels sont les aspects vivants de l’eau.