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Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/67

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HISTOIRE MACCARONIQUE
de
MERLIN COCCAIE
PROTOTYPE DE RABELAIS

LIVRE PREMIER.


Une fantasie plus que fantastique m’a prins d’escrire en mots moins polis qu’un autre subjet requeroit, l’histoire de Balde ; la haute renommée et le nom vertueux duquel font trembler toute la Terre, et contraignent l’Enfer de se conchier de peur. Mais, avant que commencer, il est premierement besoing d’invocquer vostre aide (ô Muses) qui estes authrices de l’art Maccaronesque, sans lequel il ne seroit possible à ma gondole de passer les escueils de la mer. Je ne veux point que Melpomene, ou ceste foible Thalie, ny Phœbus grattant son cythre, me viennent fournir d’aucuns mots dorez[1]. Car, quand je pense aux victuailles du ventre, toute ceste merdaillerie de Parnasse ne peut apporter aucun secours à ma pause. Que les Muses, et doctes sœurs pansefiques, Berte, Gose,

  1. Cette expression rappelle l’ouvrage plusieurs fois réimprimé dans la première moitié du seizième siècle, et qui, sous le titre des Motz dorez du grant et saige Cathon, offrent une traduction ou plutôt une imitation des Disticha moralia.