Page:Fons - Sully Prudhomme, 1907.djvu/13

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lyrisme et l’un reprocha suffisamment à ses pâles émaux de mal refléter l’éclat des joailleries parnassiennes. Peut-être est-il moins distant des Symbolistes : le curieux René Gihl dans ses essais d’épopées scientifiques est son héritier ; — et parfois par leur goût vers la scrutation des choses si complexes, par leurs discrétions de sentiment, sensibilité scrupuleusement mesurée à la vie quotidienne, un Henri de Régnier, un Jean Moréas, un Maurice Mœterlinck voisinent avec lui ; si ces purs Poètes sont plus directement les maîtres des jeunes hommes d’aujourd’hui, il ne convient pas que notre génération fiasse devant la vie et L’œuvre de M. Sully Prudhomme, sans témoigner quelle qualité d’admiration et de respect elle lui rend.

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Les parents de René-François-Armand Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839, furent fiancés dix ans avant qu’une médiocre fortune leur permit de s’unir ; grande et mince, de physionomie très douce aux yeux profonds et non inquiétude, au fugitif et bon sourire, Melle Clotilde Caillât, la mère du Poète, était originaire de la mystique et laborieuse Lyon[1] ; son mari qui

  1. N’oublions pas que dans le Lyon de la Renaissance, Louise Labbé a chanté passionnément de « vaines tendresses » — pour Olivier de Magny, dit la légende :