Page:Fons - Sully Prudhomme, 1907.djvu/26

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Le respect de tout homme est la Justice même :
Le juste sent qu’il porte un commun diadème
Qui lui rend tous les fronts sacrés ;
Nuire à l’humanité, c’est rompre la spirale
Où se fait pas à pas l’ascension morale
Dont les mondes sont les degrés.


Lauréat en 1877 du grand prix Vitet, l’auteur de La Justice fut élu à l’Académie française le 8 décembre 1881 en remplacement de Duvergier de Hauranne et y fut reçu le 23 mars 1882 par Maxime Du Camp. En 1883, son ample étude sur l’Expression dans les Beaux-Arts préluda à cette série d’analyses esthétiques et philosophiques appréciées des spécialistes et interrompues seulement à deux reprises pour les vers du Prisme et du Bonheur. Cet essai tend à croire que « l’expression du beau par certaines formes comme par certains actes est révélatrice d’un certain ordre de choses qu’on doit juger réelles bien qu’elles échappent à toutes définitions précises et à toutes démonstrations rationnelles. »

En 1886, Le Prisme, outre quelques jolies pièces sœurs des Solitudes et des Vaines Tendresses, recèle une surcharge de pièces de circonstance qui expliquent, sans les justifier tout à fait, tels anathèmes impitoyables de MM. Rémy de Gourmont et Charles Morice. L’abus de l’abstraction dans le style, la pauvreté des images chez le plus