pornographie qu’il condamne et qu’il combat paraît bien n’être pas celle contre laquelle guerroient M. le sénateur Bérenger et M. le pasteur Comte. Et la question revient obsédante, que nous posions au début : qu’est-ce donc que la pornographie ? À quoi la reconnait-on ? Qu’est-ce qui n’est jamais pornographique, qu’est-ce qui l’est quelquefois, et qu’est-ce qui l’est toujours ?
II
Qu’est ce que la pornographie ?
La première idée qui vient à l’esprit, c’est que le pornographique est la même chose que l’immoral. Mais on voit tout de suite après que beaucoup de choses sont condamnées par la morale qui ne sont ni ne paraissent être pornographiques. Le vol, l’assassinat sont immoraux. Nul ne s’avisera de qualifier de pornographique le récit, le tableau d’un assassinat ou d’un vol. La représentation de ces crimes par l’image ne peut même pas être immorale, car il n’y a d’immoral que ce qui pousse ou ce qui excite à mal faire, et l’image du vol ou de l’assassinat n’offre rien de séduisant qui puisse exciter à la pratique. Il n’en est pas tout à fait de même de la description ou du récit littéraires : l’habile choix