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Page:Fonsegrive - Art et pornographie, 1911.djvu/4

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art et pornographie

et, à entendre M. Georges Lecomte, il était facile de s’apercevoir que ces libertés légitimes s’étendaient bien au delà des limites que leur avaient assignées, avec M. Barboux, la plupart des membres actifs du congrès.

Cette divergence de vues étonnera moins, si l’on veut bien reconnaitre l’extrême difficulté qu’il y a à discerner dans une œuvre d’art ce qui est condamnable et doit être réprouvé par tout honnête homme, de ce qui est excusable, tolérable ou même, quoique déconcertant au premier abord, peut être tout à fait louable. Rien ne sera plus propre à faire sentir toute la difficulté de la question que d’essayer d’opérer ce discernement, de délimiter les frontières en deçà desquelles on n’a pas le droit de porter une condamnation rigoureuse et sans nuances, au delà desquelles règne sans conteste la pornographie. Car enfin, avant de condamner des livres et des dessins sous le chef de pornographie, encore faut-il bien savoir ce que c’est que la pornographie et jusqu’où s’étend son incontestable domaine.

I

La révolte contre la pornographie.

Depuis que la liberté de la presse est entière en France, par conséquent depuis 1881, l’appétit du gain a poussé un nombre de plus en plus