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Page:Fontainas - Verlaine-Rimbaud, 1931.djvu/32

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ment fini, nous sommes revenus tous trois à la maison, Verlaine me disait toujours de ne pas le quitter et de rester avec lui, mais je n’ai pas voulu consentir et suis parti vers sept heures du soir, accompagné de Verlaine et de sa mère ; arrivé aux environs de la Place Rouppe, Verlaine m’a devancé de quelques pas, puis il est revenu vers moi, je l’ai vu mettre sa main en poche pour saisir son révolver, j’ai fait demi-tour et suis revenu sur mes pas, j’ai rencontré l’agent de police à qui j’ai fait part de ce qui m’était arrivé et qui a invité Verlaine à le suivre au bureau de police, et si ce dernier m’avait laissé partir librement, je n’aurais pas porté plainte à sa charge pour la blessure qu’il m’a faite.


« Nous entendons également la nommée Élisa Dehée, veuve Verlaine, sans profession, âgée de 64 ans, née à Fampoux (France), en logement rue des Brasseurs, no 1, depuis le 5 courant, laquelle déclare, depuis deux ans environ le sieur Rimbaud vit aux dépens de mon fils, lequel a à se plaindre de son caractère acariâtre et méchant ; il l’a connu à Paris, puis à Londres. Mon fils est venu à Bruxelles il y a quatre jours ; à peine arrivé, il a reçu une lettre de Rimbaud afin de pouvoir venir l’y rejoindre ; il y a répondu affirmativement par dépêche télégraphique, et Rimbaud est venu loger avec nous depuis deux jours ; ce matin mon fils qui a l’intention de voyager a fait achat d’un revolver ; après la promenade, ils sont rentrés