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LA BIBLE.


LA BIBLE[1].


 Qui n’a relu souvent, qui n’a point admiré
Ce livre par le ciel aux Hébreux inspiré ?
Il charmait à la fois Bossuet et Racine.
L’un, éloquent vengeur de la cause divine,
Semblait, en foudroyant des dogmes criminels,
Du haut du Sinaï tonner sur les mortels ;
L’autre, de traits plus fiers ornant la tragédie,
Portait Jérusalem sur la scène agrandie.
Rousseau saisit encor la harpe de Sion,
Et son rhythme pompeux, sa noble expression
S’éleva quelquefois jusqu’au ton des prophètes.

 Imitez cet exemple, orateurs et poètes.
L’enthousiasme habite aux rives du Jourdain,
Aux sommets du Liban, sous les berceaux d’Éden.
Là, du monde naissant vous suivez les vestiges,
Et vous errez sans cesse au milieu des prodiges.
Dieu parle, l’homme nait ; après un court sommeil,

  1. Ce morceau, maintefois publié sous le titre de La Bible, ou les Livres Saints, ne devait être dans la pensée de M. de Fontanes que le prologue, élégamment concis, d’une imitation en vers du Livre de Job.