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ODE.

Soudain ont changé de traits,
Et, sous un double plumage,
Font, de leur aigre ramage,
Frémir encor les forêts.

Aujourd’hui les Piérides
Ont de nombreux successeurs,
Et, pour ces âmes arides,
Calliope est sans douceurs ;
Le goût faux qui les égare
Préfère un accord barbare
À des concerts immortels ;
Et les Muses ingénues,
Errant partout méconnues,
N’ont plus d’ombrage et d’autels.

Venez, nobles fugitives,
Mes berceaux vous sont ouverts ;
Ici, sur d’aimables rives,
Naissent les fleurs et les vers.
Chante : : mon oreille écoute.
Je suis peu digne, sans doute,
De répéter vos chansons ;
Mais, sous ces ombres secrètes,
De vos dignes interprètes
On respecte les leçons.