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LES EMBELLISSEMENTS DE PARIS.


Agrandis-toi, superbe Louvre,
Reçois ces dons victorieux ;
De la ruine qui te couvre
Sors et renais plus glorieux ;
De tes murs, orgueil de la Seine,
Dix rois n’ont ébauché qu’à peine
Les créneaux déjà vieillissants ;
Et, pour la gloire de notre âge,
Un seul finit ce long ouvrage
Qu’ils commencèrent trois cents ans.

Malheur à ces chantres profanes,
À ces flatteurs qui trop souvent
Des rois morts insultent les mânes
Pour louer un prince vivant !
Aux yeux de Napoléon même,
J’honorerai ton diadême,
Monarque illustre ! Ô grand Louis !
Ta gloire encor nous environne,
Et les rayons de ta couronne
Soixante ans nous ont éblouis.

Mais, si ton trône est le partage
D’un héros craint de toutes parts,
Qui joignît à ton héritage
Des Martels les sceptres épars ;
Si, changeant à son gré l’Europe,
De l’Elbe aux mers de Parthénope,