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LA VIEILLESSE.


Sous l’ardente canicule
Le soleil plus irrité
De la sève qui circule
Échauffe l’activité ;
Mais l’eau tarit, l’herbe expire,
L’homme avec peine respire
Une lourde exhalaison ;
Et des plaines sulfureuses
Moment ces foudres nombreuses
Sous qui tremble l’horizon.

L’ombre vient et nous ramène
La Déesse au front changeant,
Dont le Silence promène
Les coursiers aux pieds d’argent ;
La campagne reposée
Du jour pur de l’Élysée
Semble réfléchir les traits,
Et, sous la clarté paisible,
Le firmament plus visible
Développe ses secrets.

Ainsi, sur notre vieillesse
Luit un astre aux doux rayons,
Dont le calme éteint l’ivresse
Des bruyantes passions ;
Je te suis, Phare céleste !
Le court chemin qui me reste