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ODE.


ODE.


Où vas-tu, jeune Beauté ?
Bientôt Vesper va descendre ;
Dans cet asile écarté
La nuit pourra te surprendre ;
Du haut d’un tertre lointain,
J’ai vu ton pied clandestin
Se glisser sous la bruyère :
Souvent ton œil incertain
Se détournait en arrière.

Mais ton pas s’est ralenti,
Il s’arrête, et tu chancelles ;
Un bruit sourd a retenti,
Tu sens des craintes nouvelles :
Est-ce un faon qui te fait peur ?
Est-ce la voix de ta sœur
Qui t’appelle à la veillée ?
Est-ce un faune ravisseur
Qui soulève la feuillée ?

Dieux ! un jeune homme paraît,
Dans ces bois il suit ta route,
T’appelant d’un doigt discret
Au plus épais de leur voûte ;