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LA PROPHÉTESSE GAULOISE.

La Fortune appelle l’audace
Vers de plus belles régions ;
Là, sous les feux d’un ciel propice,
Le riche coteau se tapisse
De cet arbuste précieux
Qui, d’une grappe toujours pleine,
Verse un nectar qu’égale à peine
L’hydromel choisi pour nos Dieux.

Rapporte-leur de l’Italie
Ce trésor dont ils sont jaloux,
Répands sur la Gaule embellie
Les bienfaits d’un soleil plus doux ;
Que notre sol se fertilise,
Que sur les monts voisins d’Alise[1]
Flottent les pampres verdoyants :
Brennus, par d’utiles conquêtes,
Rends plus beaux les jours de nos fêtes,
Rends nos automnes plus riants.

Le chêne croît sur nos rivages,
Le chêne aux bras couverts de nœuds,
Colonne des temples sauvages
Où de loin s’adressent nos vœux ;
Il est l’emblême de la force,
Mais, de son indomptable écorce,

  1. Alesia ou Alexia, une des villes les plus considérables de l’ancienne Gaule, aujourd’hui Alise, près de Sémur, dans l’Auxois.