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ŒUVRES DE FONTANES.

Au milieu d’eux s’élève et les domine encore
Arimane, l’auteur du désordre et du mal,
Qui de l’auteur du bien ; est l’éternel rival,
Et dont l’affreux pouvoir invoqué chez les Mages
A partout de la crainte obtenu les hommages.
Tels sont les protecteurs, les appuis des Persans.

 Des Dieux plus doux, qu’honore un légitime encens,
Viennent aussi des Grecs soutenir la querelle ;
Jupiter les protége, et sa fille immortelle,
Cette sage Pallas qui hait également
La perfide Vénus et son barbare amant,
Et qui donne aux guerriers couverts de son égide
Une valeur plus calme et non moins intrépide.
L’ingénieunse Athène est son plus cher séjour.
Ce peuple aussi te plaît, Dieu des arts et du jour !
Tu le défends, ton bras tient l’arc inévitable
Dont les traits ont frappé ce serpent redoutable
Qu’au pied du mont fameux, par les Muses chéri,
Les fanges du déluge autrefois ont nourri :
Les Muses t’entouraient jusqu’au sein de la guerre.
L’une porte en sa main le compas et l’équerre,
Médite, et trace un camp d’un front calme et serein ;
D’autres en sons guerriers font résonner l’airain ;
La valeur s’en accroît. Ces héros de la Grèce,
Que mit au rang des Dieux leur gloire et leur sagesse,
Y reviennent combattre, et mêlés aux humains,
Veillent sur les cités que bâtirent leurs mains.
Là, se place Thésée ; ici, dans une nue
Hercule auprès de lui balance la massue