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POÉSIES DIVERSES[1].


FRAGMENT

D’UN POÈME SUR LA NATURE

ET SUR L’HOMME.


1777.


 Homme, quand de la mort les leçons t’environnent,
Quand tes plus chers amis tous les jours t’abandonnent,
Sur ce globe changeant prétends-tu t’arrêter ?
Demain, comme une tente, il faudra le quitter.
Es-tu prêt ? Tu gémis, et ton orgueil murmure
Contre le juste arrêt qu’a porté la Nature !
La Nature en courroux, s’élevant contre toi,
T’accuse : « Ô fils ingrat, que révolte ma loi,

  1. Sous ce titre, on donne un certain nombre de pièces ou de fragments de la jeunesse de Fontanes qui ont été successivement publiés dans les Almanachs des Muses, de 1778 à 1796, ou dans d’autres recueils. On en a bien omis autant qu’on en a admis. La traduction de deux ou trois odes d’Horace, de deux ou trois fragments de Virgile, de Lucrèce ou de Juvénal, quelques petits billets rimés à la légère, peuvent être négligés sans inconvénient. On aurait même poussé plus loin cette juste réserve, si l’on n’avait pas voulu rester suffisamment complet, tout en choisissant.