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DU GÉNIE DU CHRISTIANISME.

religieuses ; et même les sacrements du Poussin sont au nombre de ses chefs-d’œuvre. Les hommes les moins crédules aiment ces images dans la peinture : elles doivent donc leur plaire aussi dans une description éloquente.

Continuons le développement de cet ouvrage, et que les lecteurs songent qu’un tel sujet à son langage propre et ses expressions consacrées.

Les mystères sont les spectacles de la foi. Les sacrements expliquent par des bienfaits visibles les propriétés cachées des mystères. En dernière analyse, tous les dogmes révélés ne servent qu’à confirmer ceux de l’immortalité de l’âme et de l’existence de Dieu, qui ne seraient point suffisamment attestés par les merveilles de la nature. Cependant l’auteur est loin de négliger les preuves qui se tirent des harmonies du ciel et de la terre ; on croit même que cette partie de son ouvrage est une de celles qui aura le succès le plus universel. Il a du moins un avantage réel sur ceux qui décrivent ordinairement la nature. Au lieu des livres et des cabinets, il a en pour école et pour spectacles les mers. les montagnes et les forêts du Nouveau-Monde. De là vient peut-être la richesse et la naïveté de quelques-uns de ses tableaux, dessinés devant le modèle.

Mais, si le christianisme, à travers la sainte obscurité de ses mystères, frappe si puissamment l’imagination, quels effets ne doit-il pas encore aux pompes de son culte extérieur ! Ici les tableaux se succèdent en foule et le choix serait difficile.