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DISCOURS.

pour détruire, mais pour réparer. Au milieu de tant d’États où la vigueur manquait à tous les conseils, et la prévoyance à tous les desseins, il a montré tout à coup ce que peut un grand caractère. Il a rendu à l’histoire moderne l’intérêt de l’histoire ancienne, et ces spectacles extraordinaires que notre faiblesse ne pouvait plus concevoir.

Dès que les sages le virent paraitre sur la scène du monde, ils reconnurent en lui tous les signes de la domination, et prévirent que son nom marquerait une nouvelle époque de la société. Ils se gardèrent bien d’attribuer à la seule fortune cette élévation préparée par tant de victoires, et soutenue par une si haute politique. La fortune est d’ordinaire plus capricieuse. Elle n’obéit si longtemps qu’aux génies supérieurs. Qui ne reconnaît l’ascendant de celui qui préside à nos destinées ? Puissent les exemples qu’il donne à l’Europe n’être pas perdus, et que tout ce qu’il y a de gouvernements éclairés sur leurs véritables intérêts se réunisse autour du sien, comme autour d’un centre nécessaire à l’équilibre et au repos général !

Cependant, quelles que soient au dehors la renommée de nos armes et l’influence de notre politique, le Corps législatif craindrait presque de s’en féliciter, si la prospérité intérieure n’en était pas la suite nécessaire. Notre premier vœu est pour le peuple ; nous devons lui souhaiter le bonheur avant la gloire. Ce vœu, qui est la première pensée de l’Empereur, sera rempli. Nous en avons pour garant ses