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Page:Fontanes - Œuvres, tome 2.djvu/392

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DISCOURS.

Pour l’imiter en tout, il atteignit sa vieillesse ; mais il ne se borna point, comme son modèle, à ne faire que des chansons ; il composa des pastorales intéressantes, des drames gracieux dont nos théâtres lyriques conservent encore la mémoire. La conformité des goûts le rapprocha, pendant sa vie, des Collé et des Favart ; et, pour me servir d’une expression de Voltaire, il va les rejoindre le dernier, comme cadet de la famille.

Les compagnons de ses plaisirs ne furent pas si heureux que lui. Ils n’entrèrent point dans ce sanctuaire des lettres qu’ouvrirent à M. Laujon des succès de plus d’un genre, et l’intérêt que mérite un long âge honoré par une conduite irréprochable.

Nous avons cru juste, Monsieur, de ne point vous faire attendre une distinction que d’autres ont briguée trop longtemps.

Vos premiers essais ont embelli le théâtre où brilla M. Laujon. En vous jouant dans la même carrière, vous méditiez un essor plus élevé. On vous a vu paraître avec éclat sur la scène de Molière. Vous n’avez point succombé sous la périlleuse entreprise d’une comédie de caractère en cinq actes et en vers ! Les applaudissements du public ont déterminé nos suffrages plus que la bienveillance des illustres amis dont votre jeunesse a droit de s’honorer.

Je n’ai point vu la représentation de vos Deux Gendres, je ne puis donc juger de tout leur effet ; mais j’ai eu le plaisir de les lire, et je ne m’étonne point de leur succès. Ce n’est point à vous qu’il faut dire :