Tous ces plaisirs fondés sur la faiblesse humaine.
Les sûrs avis du temps et ceux de la raison
Savent nous inviter, de saison en saison,
À reposer en paix au terme du voyage.
Nul de nous, quel qu’il soit, riche, guerrier ou sage
Ne voudrait pour autrui se changer ici-bas ;
L’étude offre aux savants d’invincibles appas ;
L’ignorant se complait dans sa douce ignorance :
Heureux d’être envié, le riche a l’abondance ;
Le pauvre, aimé du Ciel, a pour lui le repos ;
Le fou se croit un prince, et l’ivrogne un héros ;
L’aveugle danse et rit, et, d’un saut monotone,
Répond aux chants grossiers du boiteux qui détonne :
Un songe d’or repaît l’alchimiste affamè,
Et des chants de sa muse un poëte est charmé.
Quels heureux dons ! L’orgueil, ami plein de tendresse,
Nous soutient, nous console, et toujours nous caresse :
L’instinct fait à chaque âge adopter d’autres goûts.
Vois l’enfant dont les traits, dont les jeux sont si doux,
Aux lois de la nature innocemment docile,
Enfler l’eau suspendue à la paille fragile ;
Une bulle, un hochet, un rien le rend heureux.
Jeune, avec plus d’éclat, il vole à d’autres jeux ;
Mais leur vide est le même ; et, dans le troisième âge.
L’homme est plus fou peut être, avec un air plus sage :
Des rubans, des croix d’or ont charmé son regard ;
Un rosaire est enfin le hochet du vieillard.
Ainsi pour être heureux, toujours vain et frivole,
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ŒUVRES DE FONTANES.