Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/18

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billon, et par conséquent celle des vitesses a la sienne à l’extrémité. C’est donc du centre du tourbillon qu’il faut compter les plus grandes vitesses ; et s’il y avait des frottemens à craindre, ce serait dans cette région. C’est peut-être par cette raison que Mercure, si proche du soleil, en est pourtant, dans sa moyenne distance, éloigné de 8514 demi-diamètres de la terre, c’est-à-dire, de près de treize millions de lieues. Peut-être entre Mercure et le soleil les frottemens eussent-ils empêché la matière éthérée d’avoir un cours assez égal et assez tranquille ; et le souverain architecte n’a pas voulu placer les planètes que plus loin. On ne peut jamais trop présumer de ses vues et de sa sagesse.

42.Mais il y a aussi beaucoup d’apparence qu’une masse énorme de matière, toute conspirante à un même mouvement, aurait bientôt vaincu, et vaincu pour toujours les frottemens, s’il s’en était trouvé d’abord quelques uns.

43.Le tourbillon étant supposé exactement sphérique, et le soleil placé à son centre, il faudrait, s’il était fluide, examiner sa circulation ; mais il est certainement solide, du moins en grande partie. Ainsi, il faut jusqu’à présent le concevoir absolument immobile, et la circulation du tourbillon ne commençant tout au plus qu’où sa circonférence finit.

44.Je ne puis m’empêcher de regarder les orbites, ou cercles concentriques de nos six planètes (26), comme de grandes pièces visibles de tout l’édifice céleste, et qui nous représentent ce que nous n’en voyons pas. Ces six cercles appartiennent à six couches différentes de la sphère, dont, quoique inégaux, ils font chacun un grand cercle. Considérons-en un quelconque