Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome I, 1825.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de lui, qu’il devait avoir l’esprit extrêmement vif et pénétrant. À la grande connaissance qu’il avait de l’anatomie ; il joignait le talent d’imaginer heureusement les usages des structures, et en général il avait le don du système. Il y a beaucoup d’apparence qu’il aurait brillé dans l’exercice de la médecine, quoiqu’il n’eût ni protection, ni cabale, ni art de se faire valoir ; son mérite commençait déjà à lui donner entrée dans plusieurs maisons considérables, où je suis témoin qu’il a été fort regretté.



ÉLOGE
DE TUILLIER.

Adrien Tuillier, fils de Tuillier, docteur-régent de la faculté de médecine de Paris, né le 10 janvier 1674, fut destiné au barreau, et commença à s’y distinguer dés l’âge de vingt-deux ans ; mais une inclination naturelle pour la physique lui fit quitter cette profession. Il étudia en médecine et fut reçu à vingt-six ans docteur-régent avec applaudissement.

Il entra à l’académie en 1699 en qualité d’élève de Bourdelin ; et comme Lémery succéda à Bourdelin dans la place d’académicien pensionnaire, il eut aussi Tuillier pour élève.

En 1702, il fut envoyé pour être médecin de l’hôpital de Keyservert ; et comme le siège de cette place fut fort long par la vigoureuse défense du marquis de