Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/106

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la peine qu’on s’y arrête. Mais la jolie chose que Jupiter avec ses quatre lunes ou satellites ! Ce sont quatre petites planètes qui, tandis que Jupiter tourne autour du Soleil en douze ans, tournent autour de lui comme notre Lune autour de nous. Mais, interrompit la Marquise, pourquoi y a-t-il des planètes qui tournent autour d’autres planètes qui ne valent pas mieux qu’elles ? Sérieusement il me paraîtroit plus régulier et plus uniforme que toutes les planètes, et grandes et petites, n’eussent que le même mouvement autour du Soleil.

Ah ! Madame, répliquai-je, si vous saviez ce que c’est que les tourbillons de Descartes, ces tourbillons dont le nom est si terrible et l’idée si agréable, vous ne parleriez pas comme vous faites. La tête me dût-elle tourner, dit elle en riant, il est beau de savoir ce que c’est que les tourbillons. Achevez de me rendre folle, je ne me ménage plus, je ne connois plus de retenue sur la philosophie ; laissons parler le monde, et donnons-nous aux tourbillons. Je ne vous connoissois pas de pareils emportements, repris-je ; c’est dommage qu’ils n’aient que les tourbillons pour objet. Ce qu’on appelle un tourbillon, c’est un amas de matière dont les parties sont détachées les unes des autres, et se meuvent toutes en un même sens ; permis à elles d’avoir pendant