Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/142

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pas. Mais nous supposerons qu’il n’y a que quelques petits tourbillons plus légers et plus agiles qui se glissent entre les autres, et font de certains tours, au bout desquels ils reviennent, tandis que le gros des tourbillons demeure immobile, mais voici un étrange malheur. Il y a des étoiles fixes qui viennent se montrer à nous, qui passent beaucoup de temps à ne faire que paraître et disparaître, et enfin disparaissent entièrement. Des demi-Soleils reparaîtroient dans des temps réglés, des Soleils qui s’enfonceroient dans le ciel ne disparaîtroient qu’une fois, pour ne reparaître de longtemps. Prenez votre résolution, Madame, avec courage ; il faut que ces étoiles soient des Soleils qui s’obscurcissent assez pour cesser d’être visibles à nos yeux, et ensuite se rallument, et à la fin s’éteignent tout à fait. Comment un Soleil peut-il s’obscurcir et s’éteindre, dit la Marquise, lui qui est en lui-même une source de lumière ? Le plus aisément du monde, selon Descartes, répondis-je. Il suppose que les taches de notre Soleil étant des écumes ou des brouillards, elles peuvent s’épaissir, se mettre plusieurs ensemble, s’accrocher les unes aux autres, ensuite elles iront jusqu’à former autour du Soleil une croûte qui s’augmentera toujours, et adieu le Soleil. Si le Soleil est un feu attaché à une matière