Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/155

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solides et d’aussi robustes que si j’avois eu à attaquer un Docteur ? Oui, dit-elle, prenez-moi présentement pour un Docteur, et voyons cette nouvelle preuve du mouvement de la Terre.

Volontiers, repris-je, la voici. Elle me plaît fort, peut-être parce que je crois l’avoir trouvée ; cependant elle est si bonne et si naturelle, que je n’oserois m’assurer d’en être l’inventeur. Il est toujours sûr qu’un savant entêté qui y voudroit répondre seroit réduit à parler beaucoup, ce qui est la seule manière dont un savant puisse être confondu. Il faut, ou que tous les corps célestes tournent en vingt quatre heures autour de la Terre, ou que la Terre tournant sur elle-même en vingt-quatre heures attribue ce mouvement à tous les corps célestes. Mais qu’ils aient réellement cette révolution de vingt-quatre heures autour de la Terre, c’est bien la chose du monde où il y a le moins d’apparence, quoique l’absurdité n’en saute pas d’abord aux yeux. Toutes les planètes font certainement leurs grandes révolutions autour du Soleil ; mais ces révolutions sont inégales entre elles, selon les distances où les planètes sont du Soleil ; les plus éloignées font leurs cours en plus du temps, ce qui est fort naturel. Cet ordre s’observe même entre les petites planètes subalternes qui