Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/70

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pour embarrasser une personne d’esprit, mais non pas assez bien pour la persuader. Il n’y a que la vérité qui persuade, même sans avoir besoin de paroître avec toutes ses preuves. Elle entre si naturellement dans l’esprit que, quand on l’apprend pour la première fois, il semble qu’on ne fasse que s’en souvenir. Ah ! vous me soulagez, répliqua la Marquise, votre faux raisonnement m’incommodoit, et je me sens plus en état d’aller me coucher tranquillement, si vous voulez bien que nous nous retirions.

TROISIEME SOIR.

Particularités du Monde de la Lune. Que les autres Planètes sont habitées aussi.


La Marquise voulut m’engager pendant le jour à poursuivre nos entretiens, mais je lui représentai que nous ne devions confier de telles rêveries qu’à la lune et aux étoiles, puisqu’aussi bien elles en étoient l’objet. Nous ne manquâmes pas d’aller le soir dans le Parc, qui devenoit un lieu consacré à nos conversations savantes.

J’ai bien des nouvelles à vous apprendre, lui dis-je ; la lune que je vous disois hier, qui selon toutes les apparences étoit habitée, pourroit bien ne l’être point ;