Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/122

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pas beaucoup, & présentement, si on osoit vous dire que toutes les planètes ne sont pas aussi habitées que la Terre, je vois bien que vous vous mettriez en colère. Il est vrai, répondis-je, que dans le moment où vous venez de me surprendre, si vous m’eussiez contredit sur les habitants des planètes, non seulement je vous les aurois soute nus, mais je crois que je vous aurois dit comment ils étoient faits. Il y a des momens pour croire, & je ne les ai jamais si bien crus que dans celui-là ; présentement même que je suis un peu plus de sang-froid, je ne laisse pas de trouver qu’il seroit bien étrange que la Terre fût aussi habitée qu’elle l’est, & que les autres planètes ne le fussent point du tout ; car ne croyez pas que nous voyions tout ce qui habite la Terre ; il y a autant d’espèces d’animaux invisibles que de visibles. Nous voyons depuis l’éléphant jusqu’au ciron, là finit notre vue ; mais au ciron commence