Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/124

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invisibles, à qui elle paraît d’une étendue immense, qui y connoissent des montagnes & des abîmes, & qui, d’un côté de la feuille à l’autre, n’ont pas plus de communication avec les autres vermisseaux qui y vivent que nous avec nos antipodes. À plus forte raison, ce me semble, une grosse planète sera-t-elle un monde habité. On a trouvé jusque dans des espèces de pierres très dures de petits vers sans nombre, qui y étoient logés de toutes parts dans des vides insensibles, & qui ne se nourrissoient que de la substance de ces pierres qu’ils rongeaient. Figurez-vous combien il y avoit de ces petits vers, & pendant combien d’années ils subsistoient de la grosseur d’un grain de sable ; & sur cet exemple, quand la Lune ne seroit qu’un amas de rochers, je la ferois plutôt ronger par ses habitants, que de n’y en pas mettre. Enfin tout est vivant, tout est animé ; mettez toutes ces espèces