Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/138

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vous voulez, une petite planète toute de salpêtre, & le Soleil tirera d’elle-même le remède au mal qu’il lui pourroit faire. Ce qu’il y a de sûr, c’est que la nature ne sauroit faire vivre les gens qu’où ils peuvent vivre, & que l’habitude, jointe à l’ignorance de quelque chose de meilleur, survient, & les y fait vivre agréablement. Ainsi on pourroit même se passer dans Mercure du salpêtre & des pluies.

Après Mercure, vous savez qu’on trouve le Soleil. Il n’y a pas moyen d’y mettre d’habitants. Le pourquoi non nous manque là. Nous jugeons, par la Terre qui est habitée, que les autres corps de la même espèce qu’elle doivent l’être aussi ; mais le Soleil n’est point un corps de la même espèce que la Terre, ni que les autres planètes. Il est la source de toute cette lumière que les planètes ne font que se renvoyer les unes aux autres après l’avoir reçue de lui. Elles