nôtre, tant il est vrai que le seul hasard de la situation décide souvent de toute la fortune qu’on doit avoir.
Et qui nous assure, dit la Marquise, que nous demeurerons toujours où nous sommes ? Je commence à craindre que nous ne fassions la folie de nous approcher d’une planète aussi entreprenante que Jupiter, ou qu’il ne vienne vers nous pour nous absorber ; car il me paraît que dans ce grand mouvement, où vous dites qu’est la matière céleste, elle devroit agiter les planètes irrégulièrement, tantôt les approcher, tantôt les éloigner les unes des autres. Nous pourrions aussitôt y gagner qu’y perdre, répondis-je. Peut être irions- nous soumettre à notre domination Mercure ou Mars, qui sont de plus petites planètes, & qui ne nous pourroient résister. Mais nous n’avons rien à espérer ni à craindre, les planètes se tiennent où elles sont, les nouvelles conquêtes leur sont défendues,