point de si loin, on n’y songe seulement pas. Ainsi tous les Soleils sont Soleils de jour pour le tourbillon où ils sont placés, & Soleils de nuit pour tous les autres tourbillons. Dans leur monde ils sont uniques en leur espèce, partout ailleurs ils ne servent qu’à faire nombre. Ne faut-il pas pourtant, reprit-elle, que les mondes, malgré cette égalité, diffèrent en mille choses, car un fond de ressemblance ne laisse de porter des différences infinies ?
Assurément, repris-je ; mais la difficulté est de deviner. Que sais-je ? Un tourbillon a plus de planètes qui tournent autour de son Soleil, un autre en a moins. Dans l’un il y a des planètes subalternes, qui tournent autour de planètes plus grandes ; dans l’autre il n’y en a point. Ici elles sont toutes ramassées autour de leur Soleil, & font comme un petit peloton, au-delà duquel s’étend un grand espace vide, qui va jusqu’aux tourbillons