Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/2

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Je suis à peu près dans le même cas où se trouva Cicéron, lorsqu’il entreprit de mettre en sa langue des matières de philosophie, qui jusque là n’avaient été traitées qu’en grec. Il nous apprend qu’on disait que ses ouvrages seraient fort inutiles, parce que ceux qui aimaient la philosophie s’étant bien donné la peine de la chercher dans les livres grecs, négligeraient après cela de la voir dans les livres latins, qui ne seraient pas originaux, et que ceux qui n’avaient pas de goût pour la philosophie ne se souciaient de la voir ni en latin, ni en grec.

A cela il répond qu’il arriverait tout le contraire, que ceux qui n’étaient pas philosophes seraient tentés de le devenir