Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/22

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J’en revenais toujours à lui dire qu’il aurait mieux valu s’entre tenir de bagatelles, comme toute personne raisonnable auraient fait en notre place. À la fin cependant, pour lui donner une idée générale de la philosophie, voici par où je commençai.

Toute la philosophie, lui dis-je, n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais ; car si vous aviez les yeux meilleurs, que vous ne les avez, vous verriez bien si les étoiles sont des soleils qui éclairent autant de mondes, ou si elles n’en sont pas ; et si d’un autre côté vous étiez moins curieuse, vous ne vous soucieriez pas de le savoir, ce qui reviendrait au même ; mais on veut savoir plus qu’on ne voit, c’est là la difficulté. Encore, si ce qu’on voit, on le voyait bien, ce serait toujours autant de connu, mais on le voit tout autrement qu’il n’est. Ainsi les vrais philosophes