Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/237

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on n’est pas à mépriser pour être enveloppé d’un air épais, puisque le Soleil lui-même en a un qui l’enveloppe. Dites-moi, je vous prie, cet air n’est-il point produit par de certaines vapeurs que vous m’avez dites autrefois qui sortoient du Soleil, & ne sert-il point à rompre la première force des rayons, qui auroit peut-être été excessive ? Je conçois que le Soleil pourroit être naturellement voilé, pour être plus proportionné à nos usages. Voilà, Madame, répondis-je, un petit commencement de système que vous avez fait assez heureusement. On y pourroit ajouter que ces vapeurs produiroient des espèces de pluies qui retomberoient dans le Soleil pour le rafraîchir, de la même manière que l’on jette quelquefois de l’eau dans une forge dont le feu est trop ardent. Il n’y a rien qu’on ne doive présumer de l’adresse de la nature ; mais elle a une autre sorte d’adresse toute particulière pour